Divine Providence par Damien Tomasi
Publié le 23/07/2020
Ouverte du 5 au 8 juillet 1984, « Divine Providence » est peut-être l’une des plus Grandes voies du massif du Mont-Blanc… Et déjà, tout était pour construire un mythe…
Les deux ouvreurs tout d’abord. A l’époque Patrick Gabarrou et François Marsigny formaient l’une des cordées, si ce n’est LA cordée la plus active: goulotte en face sud de la Barre des Ecrins, « Fantomastic » et "Frénésie Pascale » au Mont Blanc, « Dom » (toujours non répétée) en face sud du Mont Maudit,… j’en passe et des meilleurs.
A « Divine Providence » ils signent leur chef d’oeuvre: Une voie majeure et audacieuse sur le point culminant du massif et des Alpes: Le Mont Blanc.
Lors de l’ouverture, alors que le second remontait aux jumars, un pendule avait fait sauter plusieurs points dont un des friends du relais…. La cordée s’était alors retrouvée suspendue à sur un seul piton ! Le nom de la voie était alors tout trouvé alors que le sommet n’était pas encore atteint !
Quelques années plus tard, en été 1990, Thierry Renault et Alain Ghersen parcourent la voie presque entièrement en libre. Seul l’avant dernière longueur du bouclier, un toit aujourd’hui côté 7a, leur résiste car complètement trempé.
Dès lors, « Divine Providence » deviendra une référence pour les alpinistes amoureux de Grandes courses et de belles aventures.
Alain Ghersen y retournera, seul, pendant l’hiver 93 pour y vivre une aventure hors du commun qui durera 5 jours.
Quelques temps plus tard, à l’été suivant, Titi Gentet en Antoine de Choudens mettent le turbo et parcourent la voie en 6h30 de la rimaye au sommet du Grand Pilier d’Angle (!!!). Leur idée était d’enchainer avec la « Directe Jori Bardill") au pilier du Frêney .
Au fil du temps, bien des grimpeurs/alpinistes ont pris le chemin du Grand Pilier d’Angle pour se confronter au mythe...
Le mercredi 8 juillet 2020, avec Aymeric Clouet et Leo Billon nous avons grimpé « Divine Providence » dans la journée.
Aymeric et Leo ont tout fait en libre tandis qu’un « zip » de pied dans le dièdre en 7a me prive de l’ascension à vue.
Mais au-delà de la performance sportive, grimper « Divine » est avant tout une histoire d’alpinisme… Comme le dit Leo, c’est un peu comme rentrer dans un musée et apprécier l’audace des ouvreurs, le talent des libérateurs, la folie du solitaire hivernal et la passion de tous les répétiteurs!
Pour grimper « Divine Providence » dans la journée, le choix et la préparation du matériel étaient des étapes cruciales.
Performance et légèreté sont les pierres angulaires de ces étapes.
- Trend harness: conçu pour l'escalade sportive, il est également très confortable pour les longues routes de montagne
- Air Tech crampons. Pour gagner quelques précieux grammes, j’ai remplacé la talonnière classique par une talonnière en Aluminium.
-J’ai choisi le sac Radical Light 21. Dans les rampes du bas de la face, nous portions notre sac sur le dos mais nous le hissions dans le bouclier. Afin d’être le plus habile possible un sac à dos léger et peu encombrant est un atout.
- Casque Stealth: légér et ventilé, solution idéale pour une grande voie comme Divine.
- Piolet Ghost Evo Hammer pour toujours plus de liberté. La lame assez technique permet néanmoins de surmonter quelques portions de glace peu raides.
Photos d'action par Aymeric Clouet, Leo Billon et Antoine Rolle.
Article de Damien Tomasi.
Damien Tomasi, Athlète de 33 ans née près de Nice, France est guide de haute montagne et instructeur ENSA. Activités principales: escalade, escalade sur glace et grandes routes alpines.
Produits préférés de Grivel: Dark Machine X, G20 Plus et casque Duetto.