Bob l'éponge, Hello Kitty et Iceman au Pakistan de Yannick Graziani

Publié le 19/01/2022

Hey hey! C’est par un jour de foehn qui en déracine des arbres que je commençais à écrire nos aventures.
Le bon moment on sait jamais quand est-ce qu’il arrive. Quant au travail j’en avais: c’était de faire du super alpinisme.
Armé de notre matériel tout fait de pointes d’acier acéré, puissamment forgé, jamais cassable, au pire déformable au contact d’une roche cachée sous la partie glacée, notre trio hétéroclites  avait décidé de se rendre dans un pays lointain. Là ou regarder les sommets te donnait le torticolis, ne pouvant plus dévisser le regard des hauteurs. 
ça s’appelle le Karakoram. C’est un lieu exceptionnel, si il ne devait il n’y a avoir qu’un prix pour une merveille naturelle, ce serait la vallée de Hunza qui remporterait ce prix, à l’unanimité des nations unies .
Ils ne se contentant pas de se vriller les cervicales, mais aussi de les dévriller en escaladant ces majestueux sommets de 7000m et plus, pour y regarder la vallée d’en haut.

Sachant cela, Helias Millerioux, Patrick Wagnon et moi-même se rendirent l’été dernier au Pakistan, sans le sous, après cette terrible année  qui freina le monde, voire stoppa les activités de chacun ,  un peu comme des nouveaux venus dans le conte de Lewis Carroll, « Alice in Wonderland » où chaque montagne est un cadeau magnifique, un bijoux pour nous les himalayistes.

Après avoir connu ces magnifiques bijoux, tout dressés de neiges et de roches, il est dur de ne pas y retourner pour aller gouter la saveur exquise de ces hauts sommets. C’était donc ça, nous étions dans un parc d’attraction sans limites pour montagnards que nous sommes.

C’est certain que ce genre de jeu nécessite une certaine dose d’engagement, oui risquer sa vie est parfois nécessaire mais les belles choses n’arrivent pas toute seules.

De prime abord nous nous sommes rendu sur le versant sud du Shishpare un sommet a 7600 qui trône pas très loin de Karrimabad, le berger du coin nous montrant le chemin sur ce glacier fracassé. Une aide majeure. Verdict sans appel: le versant sud du Shishpare, ce dont nous rêvions depuis quelques mois s’avère être un vrai coupe gorge. Impossible  d’imaginer un itinéraire au milieu des dizaines d’avalanches gigantesques qui se produisaient tout le long de la journée! 

PARTIE 1

Notre objectif majeur étant tombe à l’eau, nous commençâmes par le commencement - allez s’acclimater sur le Diran Peak a 7260 m, spécifiquement y projetant l’ascension de l’arête nord.

Je connaissais l’endroit pour m’y être rendu quelques fois. Un accès rapide, un jour, et nous voilà dans une prairie toute fleurie a 3600 m d’altitude entourés de vaches et de yaks mis en pâturage pour l’été . 

Notre cuisinier et sa chaleureuse tente nous y attend avec les porteurs du village. La paye des porteurs, et nous restons seuls. L’arête nord du Diran est compliquée la neige encore bien présente début juin ne facilitant pas la tâche. On avait des skis, armes indispensables à cette période de l’année. Ce qui semblait facile nous a pris un mois et c’est in extremis dans une fenêtre météo très courte que nous avons pu réussir. Il n’y avait jamais plus de un jour et demi de beau temps consécutif, les averses de neige et les tempêtes se succédant au période de grand soleil et ça tout au long de la journée. Impossible d’y voir clair et de pouvoir anticiper une quelconque ascension. Nous avons donc passé trois semaines a s’acclimater jusque a 5400 m, étant dans l’impossibilité d’aller plus haut notamment à cause des quantités de neige instable qui ne demandaient qu’à partir sous nos pieds.

Les trois personnages de ce feuilleton de l’Himalaya se permirent même le luxe de retourner au village dans la vallée quelques jours pour se reposer en mangeant des cerises, des brochettes de viande et la très exclusive nourriture hunza ou l’huile de pépins d’abricot aromatise tous les plats.

Au camp de base, avec Jan notre cuisinier, et coéquipier fondamental à la bonne réussite d’une expédition en ces lieux retirés (photo 9) nous prenions un jour ou deux de repos à chaque période de temps incertain. Mr Millerioux  en profitant pour construire une retenue d’eau dans le ruisseau qui traversait le campement, je me demandais où il voulait bien en venir avec son mini lac??? Qui au final s’avéra propice aux lavements et baignades revigorantes.

On aurait pu  imaginer être Bob l’Eponge Hello Kitty et Iceman, heureux, en harmonie le bonheur régnant bêtement dans l’atmosphère.

Iceman envisageait même dans ses moments d’allégresse les plus fous, de venir étudier ce glacier de prêt afin qu’il n’ait plus aucun secret pour lui, c’était aussi son métier à Iceman, les glaciers.
Le bonheur était là mais cachait autre chose, la pression fondamentale qui précède chaque ascension et les interrogations qui vont avec : allions nous y arriver? Et les risques à prendre ne seront-ils pas trop élevés???
Brainstorming du trio dans la tente.
- Hello kitty  alias Helias , toi t’es opérationnel? Pas trop fatigué du mois passé à faire des aller et retour en montagne??? Non les gars, me répondit-il lorsque je lui posais la question, Patrick/iceman  quand à lui était plus indestructible que jamais, il était dans son univers et toutes les montagnes environnantes étaient pour lui des grand huit à explorer. Et toi Yannick/ Bob l’Eponge, alors pas trop mou du string? Effectivement enchaînant les apéros et les repas gastronomiques j’avais quelques kilos de trop et trainait la patte en permanence derrière les autres. ça ira, ces trois semaines d’entrainement m’ont remis d’aplomb 
L’équipe sauvage était prête.
Quatre jours c’est le temps que nous nous étions donné. En fait nous n’avions pas d’autre choix que de suivre la fenêtre météo.

Au milieu de la nuit d’un mi-juillet, les étoiles brillantes dans le firmament, les trois compères partirent pour rejoindre leur grotte de glace a 5400m d’altitude pour y passer la nuit suivante, la première!
La clé de la réussite passait aux alentours de 6000m par une traversée terrorisante de 200m d’ice flutes géant suspendus dans le vide qui tombaient sur le glacier versant ouest de l’arête. 

Helias tu te trompes d’itinéraire, non rétorqua-t-il, il avait imaginé qu’il était possible d’échapper à ce passage difficile sur le versant Est que nous ne voyons pas depuis le CB.

Alors à toi! Et je m’y collait en enfonçant jusqu’au ventre, dans de la neige quasi verticale pour traverser jusqu’à a une partie où le sommet serait en vue et donc imaginable. Patrick me rejoignit après quelques heures intenses et fila jusqu’au bivouac, juste avant la nuit noire, il faisait beau.

Satané bivouac à l’étroit, l’un ronfle l’autre pète et le troisième ne dors pas.

D-day. C’est l’heure les gars il faut partir au lever du jour. Les réveils sont toujours difficiles la haut! Et 1200 mètres en terrain inconnu nous attendent.

Le temps est magnifique et nous avançons gentiment dans de la neige assez profonde avec une espérance indéfectible que la neige va finir par se raffermir, erreur, la neige restera bien molle.
Plus nous montons moins nous sommes rapides, l’équation fondamentale de l’oxygène rare et de la forme physique!
Nous rejoignons le sommet vers a 15h! 10h pour faire 1200m depuis notre dernier bivouac où nous avons laissé notre tente et duvets.

C’est l’heure de redescendre, c’est l’heure où il se met à faire mauvais, et des nuages gris noirs et gigantesques envahissent les montagnes. Vite il se met à neiger et du vent se lève c’est l’heure où il faut accélérer la cadence rejoindre notre abri a 6050m au plus vite. Les traces de montée s’effacent et on coupe directement on installe un rappel sur champignon de neige pour franchir une crevasse, une brève éclairci nous permet de retrouver nos traces et nous voyons notre camp. Extenués, mal agencés dans notre tente minuscule nous attaquons une nuit dans le mauvais temps qui s’installe.
Patrick  se manifeste - hey Yannick t’as pas peur toi? Comment allons-nous faire demain si il neige toute la nuit- moi je dors fatigué de la journée, je n’ai  pas le temps de m’inquiéter de quoi que ce soit. Helias, lui semble préoccupé mais n’en pipe pas mots.
Départ tôt encore! On sait que ça va être long, il faut faire à l’envers cette traversée d’ice flutes maudites qui nous barrent une descente plus sereine vers l’arête qui nous ramènera au glacier. Au grand bonheur de notre trio, après être parti sous la neige tombante le ciel s’éclaircit et bientôt c’est le soleil qui brille et le plat et le glacier a 4900m se rapprochent.
En fin d’après-midi harassés mais heureux nous rejoignons nos skis,cperdons encore 1000m rapidement et retrouvons notre cher 4eme membre de l’équipé sauvage, Jan notre cuisinier et gestionnaire du camp de base. Il est venu à notre rencontre chargé de victuailles. Bob l’éponge, Hello Kitty et Iceman, notre trio comique et improbable, le remercie de son soutien si précieux (photo 10 a 20)
Retournés dans la vallée de Hunza a l’hôtel a Karrimabad, on a une chambre mais avec seulement 2 lits et le tirage au sort, impose à l’un de dormir sur un matelas par terre. Chargé de fatigue nous nous reposons bien.
Après quelques temps de repos nous  repensâmes à la suite du voyage!
Allons-nous rentrer directement? Ou allons-nous nous lancer dans une autre ascension??? Les avis étaient partagés.
 Je préférais rentrer mais les deux autres voulant rester, pour faire encore un petit tour de manège dans ce parc d’attraction géant.
Le débat est clos lorsque la bonne météo semble être de la partie.

PARTIE 2

Helias and Friends allaient partir pour une autre aventure extraordinaire: TOTALLY FUCKED ON RAKAPOSHI, mais quel était donc cette nouvelle attraction démesurée?
Après être allé se perdre au bout du monde, là où plus personne ne veut aller plus loin malgré la volonté sans faille de nos trois personnages de cartoons, a SOST exactement, un village prêt de la frontière chinoise, comme chez les cowboys, habituellement fréquenté par tout ce qui transite entre la chine et le Pakistan, humains, animaux, du poulet au chameau, et toute sorte de bibelots made in china, nos trois compères jetteront leur dévolu sur le Rakaposhi une montagne a presque 8000m avec pour seule informations une photo récupérée sur le net. 

Notre projet initial au nord prêt de la frontière chinoise étant tombé à l’eau aucun porteur ne voulant nous accompagner, allez savoir!
La fenêtre météo était de seulement 4 a 5 jours autant dire qu’il fallait être efficace et qu’il fallait se rendre au camp de base rapide et y attendre 2 a 3 jrs dans le mauvais temps pour être prêt au bon moment.
En arrivant a 4000m a 1 heure du CB nous avons essuyé un orage grêle et pluie glaçante qui mis à rude épreuve notre mini caravane. Après 30 ans de montagne sans blessures, voilà! Je m’écroulais sur le glacier avec une foulure à la cheville, rejoignant le camp en boitant. Je me posais vraiment des questions en me disant que je rentrerais avant même d’avoir pu commencer l’ascension, la chienlit. Notre timing était serré, notre retour étant prévu sans aucune marge après l’ascension…. avec de la bande élastoplaste et de la pommade anti inflammatoire je me lançais avec mes amis, tout bien serré dans mes chaussures de montagne, dans cette ascension de grande envergure. On ne connaissait rien de cette montagne à part un simple tracé sur une photo pris du ciel. Nous savions que ça allait être long et l’itinéraire n’était visible que partiellement, là ou une expédition classique s’installe au pied de la montagne pour plus d’un mois, nous avions un peu moins d’une semaine!!!!
Cela signifiait qu’il fallait aller vite pendant l’ascensionnel de faire de grandes étapes du moins les premiers jours. Ma cheville se comportait assez bien avec quelques douleurs aigues par moment.

On commença par se perdre et par peur du risque de coulée d’avalanche et quelques chutes de pierre se délogeant avec l’arrivée du soleil on opta pour l’ascension d’un éperon rocheux de 1000m  pour rejoindre la grande arête qui nous amènerais quelques km plus loin jusqu’à au sommet.
1600m de dénivelé! Pour rejoindre le bivouac ce jour-là! Pour ma part j accusait déjà un peu la fatigue, l’idée de redescendre me préoccupa.
Après la nuit nous étions tous de nouveau opérationnels, notre trio formidable n’allait pas s’arrêter là, même si je ne sais pas si j’allais arriver jusqu’à au sommet! De toute façon on ne peut jamais répondre à cette question avant! Mes petits camarades étant de bonne compagnie j’étais volontaire pour aller plus haut avec eux.
Puis deux bivouac s enchaînèrent mais le soir venant j’étais toujours kaput de la journée, je m’enfilais dans mon duvet pour ne plus vraiment faire grand-chose.
A 6900m à 3h du matin je capitulais sans mal face à ma forme minable et ma volonté désormais ébranlée, pour les attendre ici jusqu’à a leur retour.

Quelle nuit magnifique sous cette pleine lune les observant avancer dans la nuit, jusqu’à ce que je ne les vois plus à 7400m. Voici leur mot relatant cette journée, nous sommes le 26 juillet:

Helias

Le jour se lève à 7400m nous avons fait la moitié du chemin. La joie nous envahie nous sommes heureux. Un excès de confiance nous envahie. Nous allons y arriver ! Nous faisons une pause de quoi boire de quoi manger. Et je vois l’engagement que nous prenons. Nous rentrons dans la quatrième dimension de l’engagement.

Un long plateau de 500m de distance nous attends. Celui-ci est rempli de neige fraiche où nous nous enfonçons sous les genoux. Le sommet est si près et en même temps si loin. Plus nous nous en rapprochions plus il s’éloigne de nous comme si nous courions après un mirage. Encore une fois Patrick me demande si je me sent bien sur le fait d’aller au sommet je suis toujours pudique face à ce genre de question oui je veux y aller. Mais lui as t’il envie d’y aller ? Je ne suis pas dans son esprit je ne sais pas. J’ai toujours peur de cet engagement de cette montagne je suis intimidé par la grandeur des lieux, ce gigantesque théâtre à ciel ouvert où nous jouons, nous calculons, nous jouons l’engagement entre irraisonnable, raisonnable, rationnel et cœur. Pour monter là-haut il faut avoir beaucoup d’amour et faire les choses sans compter, avec convictions. Ce pur style alpin me tourmente. Grimper ce genre de montagnes n’est pas raisonnable et pourtant nous y allons. J’ai envie d’y aller.  Nous acceptons notre engagement, nous y allons. 

Non sans peine le plateau que nous traversons commence à nous attaquer. Le sommet commence à s’éloigner, nous ralentissons le rythme, cela devient difficile nous avons désormais un rythme de de 100m heure nous brassons profondément jusqu’aux genoux. Il faut casser cette neige plaqué par le vent en dessous c’est univers de neige sucré. Le rythme flanche nous avançons désormais au rythme  de 100m heure et nous sommes de plus en plus explosés par la haute altitude. Nous sommes à 7550 et nous nous faisons face à une nouvelle décision: est-ce raisonnable de continuer sachant que nous avançons doucement, sachant que la neige est toujours aussi profonde ? Patrick m’annonce qu’il n’est pas sûr de pouvoir aller au sommet dans ces conditions et qu’il n’est pas sûr d’avoir assez d’énergie. Il faut penser à la descente, il faut garder de la marge pour redescendre de là-haut, je trace devant et l’écart se creuse entre nous. Nous faisons une pause. Je me sens en super forme, se suis confiant pour les 200 derniers mètres restant  d’après nos calculs à ce rythme-là nous arriverons à 13h30 au sommet du Rakaposhi.

Patrick ne le sent pas il m’annonce qu’il n’est pas sûr de continuer et là j’éprouve un grand moment de solitude je ne suis pas sûr de vouloir continuer seul. Je ne suis pas un solitaire j’ai peur de partir seul là-haut et je tiens vraiment à ce qu’on monte ensemble là-haut et aussi ce sentiment de voir ce rêve m’échapper mon compagnon ne le sent pas de continuer à pousser l’engagement, nous devons renoncer. Nous faisons cette pause saucisson gel, eau chaude. Je propose à Patrick de tracer les 200m restant jusqu’au sommet je me sens à finir, d’essayer de tracer cette neige profonde jusqu’en haut et je promets à Patrick de rester ensemble sans laisser l’écart se creuser entre nous.

Nous avons besoin d’être ensemble cela nous aidera pour notre mental.

Pour le sien comme pour le mien. Ne pas être seul pour l’un et la motivation pour l’autre. Nous sommes une cordée et ce sera ensemble jusqu’au bout. Nous repartons, L’effort devient vraiment dur. Je suis fracassé, je vais puiser au fond du cœur l’énergie pour aller là-haut comme d’habitude quelques pleurs coulent de mes yeux en pensent à ce moment extraordinaire que je vis là-haut, je pense à ma vie, mes amis et la chance que j’ai d’être là. C’est vraiment magnifique et les émotions me submergent doucement en faisant la trace. J’adore ça. je suis en apesanteur, complètement mazouté par l’altitude, très conscient de tout mais tout est cotonneux est doux je suis là-haut bien dans cet élément, le rythme continue de me porter tout doucement là-haut, Patrick est là avec moi, nous sommes là ensemble dans cette neige. Le ciel est bleu pétrole comme d’habitude. 100m sous le sommet Patrick tombe brise un pont de neige jusqu’à l’épaule, dans ma trace nous ne sommes pas encordés, nous sommes là-haut et tout cons, la corde est devenue futile… à bout de mains j’aide Patrick à ramper les pied en dehors de ce petit trou. 

Nous nous rapprochons de cette cime. La pression monte, les dernières marches sont infâmes. Nous sommes au pied d’une plaque à vent 50m sous le sommet . Il serait dommage de partir emporté par une plaque à vent ici. Patrick me pousse à sortir la corde pour tracer la neige. Il est raisonnable, il a raison. 13H30 nous sommes au sommet, le Rakaposhi est constitué d’une arête  rasoir effilé, le versant nord plonge jusque la vallée de Karimabad, il n’y a pas vraiment de place pour se poser là-haut. Le temps de rester 3 minutes et de faire quelques photos et nous sommes déjà repartis, le vent exigeant notre descente. 

Yannick
Quant à moi j’attends bien gentiment dans la tente tout en me faisant à boire et à manger, entrecoupant mes repas de longues siestes. Je profite de cette torpeur que la chaleur de la journée me procure. malgré tout, mes angoisses se font sentir quand vers la fin de l’après-midi je ne les vois toujours pas! J’imagine le pire, j’essaie d’être rationnel mais c’est difficile. 
Pendant la nuit après 20 heures seul je les voit enfin apparaitre ils sont super lents, du coup je sors de la tente et fais 200m pour les rejoindre et les féliciter les embrasser et leur dire à quel je suis content de les voir. Quant à moi, je n’ai aucune déception pour moi ce n’était pas le jour, j’aurais pu essayer mais je préférais garder de l’énergie pour cette descente du lendemain qui s’avérait longue et compliquée. Tout le monde est complètement déchiré dans notre minuscule tente.
Le 5eme jour après 15 heures d’effort c’est à la nuit tombée que nous rejoignons notre camp de base et notre 4eme de cordée Jan ainsi les porteurs qui sont déjà la à nous attendre pour repartir dès le lendemain matin à 4H, c’est pas encore cette nuit-là que nous allons nous reposer.
5 heures de descente à pied, une jeep, un repas au petit village, encore de la jeep puis nous changeons de véhicule pour un minibus lorsqu’on rejoint la Kakakoram Highway.
La suite c’est l’enfer, des orages ont endommagé la route qui nous ramène à Islamabad, des chutes de pierres manquent de nous envoyer dans l’Indus river. 20 heures plus tard, quelques heures avant notre avion, nous sommes à Islamabad, nous organisons nos affaires, réglons quelques comptes avec notre ami et tour opérateur Ishaq Ali de la très recommandables agence « north pakistan trek and tour».
Ce n’est que par un jour neigeux glacial que j’arrivais enfin au bout de cette histoire.

 

 

Yannick Graziani, est né en 1973 à Cagnes-sur-Mer (France). Athlète Grivel depuis 20 ans, il est membre de la Compagnie des Guides de Chamonix. Alpiniste polyvalent, il pratique l'escalade, le ski de randonnée, l'alpinisme classique et l'escalade de haut niveau en Himalaya.
Produit Grivel préféré:
 G22 Plus crampons.